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carte de l'Afrique |
L’histoire post-coloniale de l’Afrique est
marquée par des périodes de troubles et d’instabilité politiques. Ces troubles
politiques sont dus aux régimes totalitaires fondés notamment sur l’exclusion, l’ethnocentrisme et
le tribalisme, générant des conflits. Ainsi,
on assiste dans la plupart des pays africains à l’effondrement de l’Etat.
Plusieurs facteurs expliquent cet effondrement.
Un pouvoir personnel : Certains présidents africains une fois au
pouvoir instaurent un régime totalitaire et refusent toute alternance
politique. L’ancien Président de la
Somalie, Syaad Barré instaure un pouvoir personnel qui le permet de se maintenir
au pouvoir de 1969 à 1991. Barré est « devenu un tyran sans masque, il
appliqua des principes de gouvernement absolu, quels qu’en eussent été les
coûts humains » écrit Wiliam Zartman dans l’Effondrement de L’Etat.Un pouvoir fondé sur le clan ou la tribu : Au Liberia sous Samuel Doe et la Somalie du temps de Syaad Barré, la nomination reposait sur des critères de parenté ou idéologique et non la compétence. Ainsi le président de la République nommait à la tête des institutions « des agents politiques, fidèles chargés de guider et de surveiller les institutions militaires et civiles » souligne Zartman. Le clan se substituera ensuite à l’idéologie pour devenir le critère de nomination. « On plaçait les hommes de confiance et divers fidèles dans des postes de pouvoir, de richesse ou d’espionnage » poursuit-il. Syaad Barré appartenait au clan Darod majoritaire au Sud sur lequel il s’appuyait pour massacrer le clan Issak du Nord (Somali land) hostile à son gouvernement. Quant à Samuel Doe, il appartenait à la tribu Krahn et réprimait les tribus du Sud.
Un pouvoir militaire : Dans la plupart des pays africains on
assiste à des coups d’Etat militaires. Les putschistes s’engagent à mettre le pays sur la voix de la démocratie et de la
bonne gouvernance tout en promettant de céder le pouvoir à un civil
démocratiquement élu au bout de quelques
années. Mais très vite on se rend compte que la période dite de transition sert
à se maintenir au pouvoir et asseoir son autorité.
Les facteurs externes : A côté de ces facteurs internes on note aussi le
soutien des occidentaux aux régimes dictatoriaux pour des enjeux économiques et financiers en
leur octroyant entre autres de l’aide et de l’armement.
Par ailleurs, on observe également une quasi disparition de l’Etat au Zaïre sous Mobutu aussi bien sur le plan politique qu’économique et social.
Cependant, les conflits notés en Afrique sont liés en partie aux frontières héritées de la colonisation. Ces frontières ont été établie sans tenir compte des réalités socioculturelles des africains. D’où la revendication d’indépendance des certains territoires (Somali land, Érythrée Soudan du sud, Nord Mali, Casamance…). De même on constate que la conception de la démocratie tant vantée par l’occident et les Organisations Internationales semble être inadéquate aux réalités africaines. Par conséquent il serait injuste d’imputer l’effondrement de l’Etat à la seule responsabilité des gouvernants africains.
La restauration de l’Etat en Afrique est encore sujette d’actualité puisque les exemples réussis sont encore rares.