Gauche/droite: Mr Saliou Ndiaye, Abdou Latif Coulibaly et Mr Nicolas Fataki Lungele |
Le Groupe des Amis de la Francophonie (Gaf) a organisé, mercredi,dernier, à l’Université
Cheikh Anta Diop de Dakar (Uad), une
journée de réflexion sur le thème, quelle Afrique pour ses jeunes ? Cette
rencontre s’est tenue sous la présence effective du Ministre chargé de la
Promotion de la Bonne Gouvernance Abdou
Latif Coulibaly, du Recteur de l’Université, Mr Saliou Ndiaye des experts européens et africains
et les jeunes. Cette journée a permis de passer en revu plusieurs thèmes. La problématique
des ressources naturelles a été axée sur trois panels permettant de cerner
l’évolution et le développement durable des ressources naturelles en Afrique.
Le Recteur de l’Université Pr
Saliou Ndiaye a été le premier à prendre la parole. Il a rappelé que l’Institut des Sciences de l’Environnement
s’est inscrit depuis sa création en 1979 dans la formation des cadres africains
pour permettre de régler les problèmes environnementaux. Selon lui, sur le plan de la recherche « l’UCAD a abrité depuis plusieurs années
un pôle reconnu de compétence sur la thématique de l’eau aussi bien en terme
d’enseignement que de recherche dans différents domaines, scientifique, les
sciences de la terre, les sciences sociales et les sciences humaines ».
Le Recteur a aussi rappelé la nécessité d’améliorer les ressources énergétiques
et de réduire leurs coûts pour qu’elles puissent apporter une contribution
significative à la résolution des problèmes qui s’oppose à l’humanité à cet
égard.
Le Président du Gaf, Mr Nicolas Fataki Lungele a ensuite pris la parole. Il
estime que la jeunesse africaine est « victime
de mal gouvernance » et appelle les dirigeants africains à veiller aux
intérêts de celle-ci. La Représentante de l’OIF, Mme Barbara Murtin quant à
elle a mis l’accent sur le développement durable. Elle demande aux Etats de
l’Afrique subsaharien de s’impliquer davantage dans la croissance économique
durable et investir sur le secteur des énergies renouvelables.
Le Ministre de la Promotion de la bonne Gouvernance, Mr Latif Coulibaly a
remercié à cette occasion le GAF pour les efforts constants des responsables de
la francophonie au Sénégal. Il appelle à une utilisation rationnelle des
ressources naturelles. Le Ministre déplore toutefois l’exploitation des ces
ressources au détriment de la population.
Latif Coulibaly rappelle que le Sénégal « a mis en place un dispositif institutionnel et normatif allant
dans le sens d’une exploitation optimale au bénéfice de la population ».Il
affirme que les pays africains ont mis en place une politique forestière
permettant de mettre fin d’ici 2015 au phénomène de l’exploitation abusive de
la forêt. Selon lui, la mise en place de cette politique a permis d’enregistrer
un résultat encourageant.
La conférence introductive a été donnée par le Secrétaire exécutif de
l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte, Pr Abdoulaye Dia. Il a
indiqué que « la jeunesse de demain
peut être un atout puissant de développement, en particulier en
l’Afrique ou d’après les dernières statistiques, 63% de la population a
moins de 20 ans ». Il a noté aussi la conscientisation africaine dans la
nécessité de prise en charge de son destin. Il estime que les dirigeants
doivent faire de la jeunesse africaine «
une jeunesse citoyenne, responsable et fière de son continent ». Il
soutient que l’Afrique reste confronté à un défit énorme de sécurité et de souveraineté alimentaire mais aussi à « une mobilisation des investissements ».
Dans le premier panel, il a été question des ressources naturelles :
de l’exportation brute à la transformation. Sur ce point le Directeur Général
de l’Agence d’exécution des Activités de la Filière Forêt bois-Gabon, Mr N’sitou Mabiala a évoqué l’expérience du Gabon
en matière de gestion, d’exploitation et de transformation du bois. Il précise
que l’objectif est de faire du Gabon un « leader
mondial du bois ». Il a ainsi rappelé le rôle fondamental de « la formation professionnelle
dans la transformation des ressources naturelles ». Ensuite, Mr Jean-Etienne
Berset, Directeur Général de la haute école spécialisée de suisse occidentale,
quant à lui, a insisté sur l’importance et la nécessité de la spécialisation
dans la formation. Ce procédé permettrait de pallier au manque de qualification
et de réduire le chômage. Il a donné
l’exemple de la Suisse dans ce domaine.
Le deuxième panel concernait la gestion des ressources minières. Plusieurs
experts ont intervenu pour expliquer les progrès enregistrés dans leur pays
notamment celui de la Guinée-Conakry, Mr Nava Touré. Le Directeur du Bureau
d’Electrification Rurale Décentralisé a évoqué l’ « évolution des contrats miniers en Guinée ». Selon Mr
Touré le nouveau régime politique guinéen à jugé nécessaire de réviser le Code
Minier de 1995 jusqu’ici en vigueur dans le pays. Il justifie cette reforme par
le souci pour l’Etat de rééquilibrer les avantages contractuels, mais aussi
pour assainir le secteur. Cette mesure précise-t-il permettra à l’Etat Guinéen
de rectifier le déséquilibre.
Le dernier panel s’articulait autour de l’exploitation des terres
arables : Comment les faire fructifier sans les brader ? Sur ce
point, le Directeur général de l’horticulture du Sénégal, Dr Macoumba Diouf a
évoqué le cas sénégalais en la matière. Il plaide pour un renforcement de la protection
de la biodiversité au Sénégal. Il affirme que « certains espèces ont disparu, d’autres sont en menace ».
Il ajoute que l’acquisition des terres arables par les investisseurs peut
parfois avoir des impacts sur les populations locales. Il appel donc l’Etat du
Sénégal pour une meilleure protection des exploitants agricoles locales.
Au cours de ces panels, élèves et étudiants, principaux concernés par cette
journée de réflexion ont pu poser des questions pour mieux être édifier sur le développement
des ressources naturelles.